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sur le développement durable
Le message de la pandémie : le retour du "gouvernement"
Lundi 12 juillet 2021
9 h - 11 h (HAE, heure de New York)
Interprétation en anglais, français et espagnol
Inscription en ligne avant le 8 juillet:
https://form.jotform.com/211393642879163
Le message implicite de la pandémie de COVID-19 serait-il que le gouvernement (à savoir l'autorité
publique
que représentent l'exécutif, le parlement, le judiciaire et l'administration publique) se doit de
jouer un rôle plus actif dans l'économie et la société ?
Au cours de ces dernières décennies, les gouvernements ont progressivement délaissé leur
positionnement "interventionniste" traditionnel de peur qu'un contrôle excessif de l'économie n'entrave le
libre jeu des forces du marché, qui était censé conduire à une affectation toujours plus optimale des
bénéfices et des avantages dans la société. Le principe de la concurrence motivant le secteur privé était
considéré comme le catalyseur de l'innovation, des investissements et de l'évolution technologique. Il
semblait plus logique que la solution à des problèmes tels que la pauvreté et la détérioration de
l'environnement vienne de la dynamique interne au marché que des lois et de la réglementation
imposées par l'État.
Convaincus du bien-fondé de ce choix, les gouvernements, presque partout dans le monde, se sont
efforcés de libéraliser l'économie et de déréglementer le marché. L'infrastructure et les services publics
ont été vendus ou sous-traités aux acteurs du secteur privé dans le cadre de partenariats public-privé. La
doctrine économique du ruissellement, fondée sur une fiscalité réduite et l'austérité budgétaire, s'est
substituée aux politiques budgétaires et salariales volontaristes. Les règles imposées par l'État pour
protéger les travailleurs et l'environnement ont été assouplies. Les politiques industrielles nationales ont
été déconstruites en partant du principe que le gouvernement ne devrait pas sélectionner les
"vainqueurs" et laisser les entreprises décider de ce qu'elles souhaitaient produire et où. Le contrôle des
capitaux a été levé pour permettre aux investissements étrangers et aux chaînes d'approvisionnement
mondiales de tirer profit de conditions de production plus avantageuses n'importe où dans le monde. La
philosophie du libre-échange fondée sur les avantages comparatifs des nations a pris le pas sur les
pratiques du commerce
équitable
visant à protéger l'environnement, les travailleurs et les
consommateurs.
L'émergence de la COVID-19 en décembre 2019 et la pandémie mondiale qui s'en est suivie sont venus
bouleverser ce narratif commun. Pris au dépourvu par l'ampleur de la crise, un grand nombre de
gouvernements ont redécouvert du jour au lendemain leur propre pouvoir et pris immédiatement des
mesures pour endiguer la menace à la vie humaine et éviter le chaos économique.
En réponse à la pandémie, les gouvernements de nombreux pays ont procédé à des emprunts sans
précédent pour venir en aide aux entreprises privées, assurer des soins médicaux d'urgence et étendre
les prestations sociales en dépit de "fondamentaux de marché" normalement contraires à l'augmentation